“Vehicle-to-grid” (V2G) est une technologie qui permet de renvoyer de l’énergie vers le réseau électrique à partir de la batterie d’une voiture électrique. Selon la production ou la consommation d’énergie qui l’entoure, une batterie de voiture peut être sollicitée pour être chargée ou déchargée. L’énergie devient bidirectionnelle : l’électricité s’achemine du réseau vers la batterie de la voiture et vis versa. Ce réseau considère la batterie comme une source d’énergie.
À l’échelle mondiale, il y aura plus de 100 millions de véhicules électriques d’ici 2030. Cela signifie que nous aurons une immense capacité de stockage distribuée parmi les batteries de ces voitures.
Cette forme de stockage d’énergie est économique, car elle ne nécessite aucun investissement supplémentaire en matériel. Ce système de stockage est utile au réseau mais pas que : il détient d’autres domaines d’application, tels que le véhicule vers la maison (V2H) et le véhicule vers le bâtiment (V2B). L’ensemble de ces applications est regroupé sous le nom de V2X (véhicule-à-tout).
Le V2G pourrait également contribuer à atténuer les effets de changement climatique, en réduisant le niveau de dioxyde de carbone et en favorisant la mobilité respectueuse de l’environnement. Cependant les adjectifs « propre » et « durable » dépendent également de la source de l’électricité elle-même – par exemple les énergies renouvelables comparées aux énergies fossiles.
Depuis avril 2019, Nissan propose une offre de V2G pour les flottes d’entreprises. Cette offre est basée sur la technologie CHAdeMO, premier standard à avoir normalisé le protocole V2G et qui reste à ce jour la seule technologie permettant la commercialisation d’offres V2G (en courant continu). De nombreux autres fabricants comme Mitsubishi, rejoindront bientôt le club des compatibles véhicule-réseau.
En septembre 2019, un partenariat s’est noué entre EDF et Nissan. Pour EDF, cet accord s’inscrit dans le prolongement du lancement de DREEV (solutions clés en main intégrant conseil, installation et exploitation de bornes V2G et des services digitaux qui les accompagnent). Ce partenariat cible principalement le secteur des entreprises et s’étend sur quatre grands marchés européens (France, Royaume-Uni, Belgique et Italie). Les bornes de recharge rapide bidirectionnelles sont commercialisées avec un surcoût d’environ 1 000 € par rapport aux bornes unidirectionnelles.
Depuis juillet 2020, un projet est lancé en Occitanie avec l’installation de 100 bornes de recharge V2G . Baptisé « Flexitanie », ce projet permettra d’alimenter en électricité 100 véhicules, soit l’équivalent d’une centrale de production de 1 MW.
Hormis le fait que le concept soit bénéfique pour l’environnement, il pourrait faire gagner de l’argent à son utilisateur. Le fait de brancher son véhicule en V2G permettrait d’être rémunéré pour l’électricité restituée, et donc de couvrir une partie de la facture de son électricité. Selon DREEV, le système V2G pourrait ainsi rapporter au propriétaire de la flotte jusqu’à 20 euros par mois et par voiture. Ce chiffre s’avère non négligeable avec la multiplication des véhicules électriques en entreprise.
Pour l’instant, le V2G se limite aux flottes de véhicules électriques d’entreprises, mais nous pourrions bientôt voir arriver la solution à notre domicile ! Nous pourrons utiliser l’énergie stockée dans la batterie de la voiture électrique pour alimenter notre maison en électricité. La batterie sera rechargée ensuite dans la nuit, pendant les heures creuses. Afin d’optimiser la recharge de la batterie, une application vous permettra de programmer une charge à 100% au moment désiré.
Certains défis majeurs de mise en œuvre du concept V2G subsistent :
Selon un rapport de la commission européenne datant de 2019, certaines recherches et réglementations sont nécessaires pour qu’un système V2G intelligent se développe. Les recherches devront prendre en compte le vieillissement de la batterie. Les réglementations devront encadrer de nouveaux modèles de rémunération pour les propriétaires de véhicules électriques et les investissements dans les infrastructures et technologies pertinentes. Un cadre réglementaire s’impose avec l’arrivée massive des véhicules électriques d’ici 2030.